Quand Jimmy Page a rejoint les Yardbirds, il n'était pas encore un héros de la guitare, mais plus tout à fait un inconnu. En fait, il avait enregistré plus de disques que les Yardbirds eux-mêmes. Son nom ne s'étalait pas sur les pochettes de disques, mais parfois nommé comme musicien pour avoir participé à l'enregistrement. Au début 1963, il participa au fameux "Diamonds" de Jet Harris et Tony Meehan, les deux ex-Shadows. Pour sa première session, il tomba bien, le disque fut no1. Pendant trois ans, on retrouve son jeu de guitare derrière des grands et des petits noms. Parmi eux, les Kinks, les Pretty Things, les Them, Kathy Kirby, Brian Poole et les Tremeloes etc etc... En France, ce fut surtout les disques d'Eddy Mitchell qui bénéficiairent de son apport caché sous l'anonyme London All Star, un peu Michell Polnareff ("La Poupée Qui Fait Non") et plus tard Johnny Hallyday ("A Tout Casser"). Bien des disques furent réédités par la suite, sous la réputation de son passage. Après avoir refusé une première fois la place de soliste, il accepte celle de bassiste en remplacement de Paul Samwell-Smith. C'est la seule place de libre, mais Page est un soliste avant tout et bien vite les doigts le démangent. Il ne peut se contenter de ce rôle. Pour lui les choses s'arrangent avec le départ de Jeff Beck. Il peut prendre possession de sa place. Comme l'aventure à quatre devient évidente pout tout le monde, c'est Chris Dreja qui se mue en bassiste. Cette période commence aussi avec le déclin des Yardbirds sur le plan du succès. Au niveau technique, Page n'a pas grand chose à prouver. Sous la houlette de Mickie Most, les singles produits ne sont pas vraiment un terrain propice pour permettre à Page de s'illustrer comme guitariste de talent. Il est connu, mais pas célèbre et il faut bien admettre que son passage dans l'équipe ne l'aide pas beaucoup. Avec le recul, heureusement, la mise sera sauvée par quelques titres qui ne seront pas tellement mis en lumière à ce moment là, mais bien par les commentaires des nostalgiques post-Yardbirds. Malgré tout, Page semble garder un bon souvenir de son passage et il n'est jamais le dernier à venir dans les réunions d'anciens combattants. Tout le monde le sait, la gloire, la vraie, viendra avec Led Zeppelin, qu'il songea un instant à appeler New Yardbirds. Sans doute son passage ici restera pour lui le dernier tremplin avant la gloire.
En tant que membre des Yardbirds:
Guitare basse, compositeur 1966 - 1967
Guitare solo, compositeur 1967 - 1968