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Entre juillet et septembre, ils vont en quelque sorte passer leur vacances aux States. Bien sûr c'est pour y donner des concerts. Sur scène ils font à peu près ce qu'ils veulent et ne sont pas obligés d'interpréter les dernière productions de Most. Le style musical ne change pas, par contre maintenant la mode psychédélique vestimentaire leur a fait abandonner le complet cravate depuis quelques temps. Si la tournée n'a rien de particulier à part quelques bons cercerts, elle va leur permettre de faire une intéressante découverte. A New-York, ils jouent avec les Youngbloods et un certain Jake Holmes, issu des milieux folkeux. Dans son répertoire, ils notent l'interprétation d'un morceau appelé "Dazed And Confused". Ils sont très intéressés par le potentiel de la chanson et décident de la mettre en chantier avec des nouvelles paroles de Relf . Cette chanson fait désormais partie de leur répertoire scénique. Elle n'est pas officiellement enregistrée en studio, mais on peut l'entendre intitulée "I'm Confused" sur le "Live Yardbirds Featuring Jimmy Page", la dernier album de la série américaine sur Epic, retiré de la vente sous les ordres de Jimmy Page. Par contre, Jimmy Page le réintègrera dans le répertoire de Led Zeppelin, encore une fois avec d'autres paroles. Cette chanson figure toujours dans le répertoire actuel des Yardbirds, avec cette fois le crédit exact, "Holmes arrangé par les Yardbirds". Jake Holmes, interviewé en 2001, s'il est très flatté que cette chanson devienne un standard, est par contre moins heureux de n'avoir jamais eu de réponse de la part de Led Zeppelin concernant une certaine indemnisation financière. Il ne réclame rien aux Yardbirds qui ne l'ont en fait interprété que live. Fin septembre 67, retour aux studios. Disons que cette fois, Most a choisi un programme un peu plus adéquat. Il s'agit d'une chanson Harry Nilsson, "Ten Little Indians". Bien que Dreja et Mc Carty ne fasse toujours pas partie de l'ensemble, le résultat est très ambitieux, pleins d'effets sonores et spéciaux , beaucoup plus digne de leur réputation. Le plus grand reproche à lui faire, c'est le manque total de potentiel commercial. Il en existe plusieurs prises. Il fut assez sous-estimé à l'époque, mais depuis il a refait surfaçe comme étant une belle pièce de psychédélique à la sauce anglaise. Comme le précédent, avec "Drinking Muddy Water" sur l'autre face, il n'est publié qu'aux Etats-Unis et pénètre juste dans le fonds des charts.
Most remets vite l'ouvrage sur le métier, avant une brève tournée US à la fin de l'année, il a rappelé le groupe en studio. L'auteur de "Ha Ha Said The Clwon", Tony Hazzard, amène un inédit, "Goodnight Sweet Josephine". Ils enregistrent une première version, toujours avec les habituels sessionmen. Columbia n'est pas chaud pour le publier. Elle s'échappera malgré tout sur un simple en Nouvelle-Zélande. Toutefois, il est décidé de l'enregistrer à nouveau dans une version plus aboutie au début 1968, avec le groupe au complet. La chanson est de niveau moyen commercialement et après sa publication sur un simple US (le dernier de cette époque), elle fait juste une très brève apparition tout au fond des classements. Par son autre face "Think About It", en laisse plus d'un pantois. Il est évident que les Yardbirds ont envie de montrer qu'ils sont toujous là, essentiellement par leur propre volonté, plus que d'après ce qu'un voudrait leur faire faire. Composition de Relf/Mc Carty/Page, elle a toute la saveur d'un de ces bons titres pop, comme on les faisait en ce temps là. De plus elle contient un extraordianaire soli de Page, l'un des plus trépidents de sa carrière. Ce titre, malheureusement casé en côté secondaire d'un obscur simple est ce que pas mal de monde attendait, notamment les fans les plus exigeants. |
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Les premiers mois de 1968, à l'évidence, marque la fin du règne des Yardbirds. Pas de projets musicaux en vue, pas d'album en préparation, et cette toujours fameuse discorde omni-présente. Le vie se déroule essentiellement en concerts et là, il y a encore pas mal de monde qui se déplace pour les voir. Si le vente des disques ne rapporte pas grand chose, l'efficacité de Peter Grant amène l'argent dans les poches de chacun. Un sorte de dernier mauvais coup d'éclat aura lieu le 30 mars, à l'Anderson Theatre à New-York. Epic US a décidé de mettre des micros sur la scène ce soir-là. Le groupe n'est pas au mieux de sa forme, pour cause de décalage horaire, et de plus ils sont informés juste avant le concert que celui-ci sera enregistré. A l'écoute du résulat , ils refusent la publication du disque. Sur le moment la maison de disques n'insiste pas trop. En 1971, quand Led Zeppelin est au sommet, Epic ajoute des bruits de foules et des applaudissements, et publie l'album, nous l'avons vu plus haut sous le titre "Live Yardbirds Featuring Jimmy Page". Immédiatement, Jimmy Page demande et obtient la retrait de cet album du commerce. Quatre plus tard, en douce, CBS tente la même expérience. Même résultat, il est retiré de la vente. Dans ses deux versions, cet album est très difficile à trouver, vu le peu de temps d'exposition chez les disquaires. Finalement, c'est dans des éditions pirates qu'il deviendra plus facile d'accès. Les vraies éditions se reconnaissent par la pochette dans les tons violets avec une bannière en jaune tenue par un oiseau dessiné indiquant "Featuring Jimmy Page". Les pirates ont soit la même pochette, mais complètement en noir et blanc ou alors une pochette complètement différente. On trouvait assez facilement la première tendance vers la fin des seventies chez les disquaires branchés. Honnêtement ce disque pose un problème. Il n'est pas un chef d'ouvre d'enregistrement, c'est vrai. Mais pour le fan, c'est le seul moyen de se faire une idée, admettons pas tout à fait exacte mais assez réaliste quand même, du chemin parcouru entre le "Five Live Yardbirds" et la fin de la carrière. Les disques studios sont moins précis dans ce domaine. Les commentaires, enthousiastes, de la pochettes furent écrits par Lenny Kaye, en partie responsable de la compilation "Nuggets" originale et futur guitariste de Patti Smith. On aperçoit ce que le groupe à gardé et ce qu'il développe dans ses concerts. Parmi les anciens titres et les hits "Shapes Of Things, "Heart Full Of Soul", "Over Under Sideways Down", "I'm A Man", "Mr You're A Better Man Than I", "The Train Kept A-Rollin". Toutes ces versions sont très différentes des originales, plus "pop" dirait-on. Pour les nouveaux et plus récents,"Drinking Muddy Water", White Summer", la fameux "Dazed And Confzsed" et un titre que l'on peut considérer comme un inédit "My Baby" originalement créé par Garnet Mimms. Ce n'est bien sûr pas l'intégralité du concert. Dans le même esprit il existe un autre document pirate, piqué lors du concert au Shrine Auditorium à Los Angeles, le 31 mai, 1 juin, connu sous le nom de "Last Rave-Up In L.A.", coffret trois albums.. D'une qualité sonore abominable, il donne encore une idée plus précise du répertoire, à défaut de la qualité de l'interprétation. En plus des titres de l'autre live, on trouve "Smpkestack Lightning", "Beck's Bolero" , "Waiting For The Man" (du Velvet Underground), "Bye bye Bird" (Sonny Boy Williamson II), "I Wish You Would", "New York City Blues","Happenings Ten Years Time Ago", "I Ain't Done Wrong", "Hey Gyp" (Donovan). Souvent les titres sont regroupés dans de longs medleys. Cette énumération a au moins le mérite d'être précise.
A la fin de ce périple américain, probablement le dernier concert est en Alabama, le 5 juin, après une ultime séance studio à New-York où il n'est rien sorti, c'est le retour à la maison. L'éclatement n'est pas loin, Mc Carty et Relf concrétisent des projets solos. Page commence d'avoir la moutarde qui lui monte au nez vis à vis de ces deux là. Le 8 juillet, a lieu le dernier concert dans la formation actuelle. Officiellement, il ne reste plus que Page et Dreja. Peter Grant, qui fait toujours son travail a encore des dates dans ses contrats et un nouveau groupe doit-être mis en forme. Sous la houlette de Page et après que Dreja aie posé les plaques, voici les New Yardbirds. Pour un temps seulement, car cette formation assemblée après un ultime changement de nom devient Led Zeppelin.
Ceci termine la première partie de l'histoire des Yardbirds, la plus légendaire. La séparation est en quelque sorte un suite logique. Depuis une année ou deux, le monde musical est en plein bouillonnement. Des centaines de groupes, chanteurs se sont trouvés en face de la réalité. Vedettes nées de la mouvance de la Beatlemania, héros d'un bref moment de gloire, héros de quelques années pour les plus solides, le temps du changement est venu. Certains par manque de talent, de possibilités évolutives évidentes, sont retournés à l'obscurité. D'autres ayant le potentiel nécessaire sont devenus des stars mondiales, tous n'ont pas eu cette chance, malgré le talent présent. Quelques décénies plus tard, on s'accorde à dire que les plus malchanceux ont quand même réussi a obtenir un respect plus que certain. Ils sont devenus des légendes, mais parmi ceux qui sont légendaires, il y en a qui sont plus légendaires que les autres. Ceux qui qui ne se sont pas contentés d'être aspirés par la légende, ceux qui ont fait la légende. Des noms surgissent ici et là, des noms qui une fois prononcés font de vous un connaisseur ou un simple auditeur. Dans la première cathégorie, les Yardbirds sont toujours présents dans un coin de notre mémoire…
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