PENDANT CE TEMPS   ONZIEME PARTIE - PETITS JEUX EN 45 ET 33 TOURS
 

Pendant ce laps de temps, en mars, Epic US sort un "Greatest Hits" qui regroupe tous les hits US, plus quelques titres glânés dans la discographie avec notamment "Smokestack Lightnig'".Cet album deviendra leur meilleure classement et vente dans cette cathégorie. Preuve qu'ils sont encore très populaires. Comme d'habitude, l'Allemage en sortira une copie carbone, titres et pochette. Jim Mc Carty fait aussi une incartade en produisant un simple pour Scott Mc Kay, auquel il participe comme musicien. Toujours le même mois, Most se décide à mettre en route le nouveau single des Yardbirds. Dans les studios ils enregistrent "Little Games"/"Puzzles" au milieu d'une ambiance qui n'est pas toujours la meilleure. Le producteur préfère remplacer Mc Carty et Dreja sur le titre principal, ce qui ne leur a sans doute pas fait plaisir, par des sessionmen. Chris participe quand même aux backing vocals,c'est vraiment le minimum. Le résultat ne donne pas le plus grand single des Yardbirds. Le face A n'est pas déplaisante. C'est une composition qui fait appel à deux externes, Phil Vainman et Harold Spiro. Au mieux elle est dans l'air du temps, si on se réfère à l'optique commerciale de Most. Au pire, si ce dernier pensait retrouver le charme irrésistible des hits antérieurs. L'autre face, "Puzzles" est un meilleur aboutissement créatif. C'est un titre écrit par le groupe, assez dans l'oeil de ce qui se faisait en Angleterre au niveau des nouveaux sons, Most n'a pas du l'écouter attentivement, ou alors il a donné carte blanche. Bonne présence de Page. Malheureusement le titre ne classe pas du tout en Angleterre et 51 ème aux USA. On peut considérer cela comme un bide côté anglais et un succès modéré de l'autre côté. Heureusement Most n'est pas contre l'enregistrement d'un album. On est en pleine époque de transition, le single est jugé de plus en plus souvent comme un produit purement commercial et peu importe s'il n'est pas un tube, les auditeurs prennent la peine de découvrir l'album. Au début mai l'album est en boîte, après une sorte de séance marathon, avec un goût d'inachevé au niveau du son. Les Yarbirds n'ont pas un contrôle total sur les activités de studio. Il y a également des musiciens de studio, Ian Stewart, Nicky Hopkins, encore John Paul Jones et le titre de l'album fera bien entendu référence au dernier simple. Par contre les titres sont semble-t-il, du seul choix des membres. Disons le tout de suite, le contenu est varié et présente plutôt bien. Il contient même quelques perles. Donner une préférence serait arbitraire, mais on peut le séparer entre un côté mystique et un autre pop. Dans le premier genre on peut y inclure "White Summer", instrumental plutôt folk inspiration orientale, guitare accoustique, tablas, corne, un prétexte pour Page de monter qu'il na pas besoin de saturation électrique pour prouver son talent. Ce titre sera utilisé tout au long des concerts à venir. Dans la même veine "Only The Black Rose", psycho-folk calme et prenant, peut se rapprocher des solos de Relf, il est d'ailleurs le compositeur de cette jolie pièce. On peut également ranger "Little Soldier Boy" juste à côté, musicalement un peu différent, mais même état d'esprit. Un des points culminants de l'album reste "Glimpses" où l'on retrouve l'ambiance du chant grégorien déjà exploité en maintes occasions. Ici, nous entrons carrément dans le psychédélique. Ambiance pesante et un peu surréaliste avec une récitation poétique au cours du morceau par une voix qui semble lointaine. Effets sonores et autres artifices font de ce titre une évidente réussite dans le domaine. Il en existe une prise sans la récitation. Les titres faisant plus partie d'un traitement pop complètent le reste des plages. Une composition Page-Mc Carty est très dans ce style, "Thinker, Tailor, Soldier, Sailor". Page utilise la technique de l'archet sur les cordes de sa guitare, dont il est un des pionniers sur guitare électrique. Tempo plutôt rapide et matraqué, il pourrait avoir servi d'exemple pour les punks sans pour autant mentionner la source. Le tandem Roger Atkins et Carl D'Errico, compositeurs de "No Excess Baggage" ne sont pas tout à fait des inconnus. Il ont une réussite dans leurs poches, "It's My Life" pour les Animals. Ce titre n'est dans doute pas aussi prenant, bien que l'interprétation nerveuse des Yardbirds ne disqualifie pas le morceau. Il deviendra un classique à défaut de devenir un tube. Avec "Smile On Me" , nous avons un petit aperçu de ce que Jimmy page va faire plus tard avec Led Zeppelin, surtout du côté guitare. Il a le pied sur la savonette, mais ne glisse pas encore. A n'en pas douter, c'est aussi un temps fort. Dans un retour vers les sources, "Drinking Muddy Water", ils empruntent non seulement le non d'un bluesman, mais aussi un de ses morceaux, "Rollin' And Tumblin", dans une vision assez traditionnelle. De nos jours, il arrive de temps en temps qu'un chanteur top 50 se mette tout à coup à interprèter un chanson que ses parents écoutaient quand il avait cinq ans. En remontant le passé, imaginons que ce soit las cas pour les Yardbirds. Ce phénomène existait déjà dans la discographie de certains groupes sixties. Il y a même un groupe qui n'a fait que cela, le New Vaudeville Band. L'enregistrement de "Stealing Steling" appartient à cette démarche. Une vieille chanson blues dépoussièrée, tout en sonnant d'époque. C'est bien sûr à prendre avec humour, rien de plus. Dans cette revue, il ne manque que le titre principal "Little Games", objet du dernier simple. Ce ne sont pas tous les titres qui furent enregistrés durant cette session. Le solde refera surface au fil du temps, principalement dans les compilations "Little Games Sessions And More".
A sa publication, ce dernier effort LP studio avant longtemps, sera publié aux USA, Canada et Allemagne, l'Angleterre y renonce. Il se classera seulement 80 ème au States et ne fera pas de grandes ventes ailleurs. Il est clair que dans la situation présente, il n'est pas mis en lumière par l'appui d'un hit single conséquent.

ON ECOUTE

I Can't Control Myself

Good Vibrations

My Mind's Eye

Sunshine Superman

Happy Jack

Friday On My Mind

Hey Joe

Night Of Fear

I Feel Free

I'm A Beliver

Heres Comes My Baby

Mellow Yellow

Matthew And Son

Puppet On A String

HA Ha Said The Clown

Happy Together

ON PARLE D'EUX

Troggs

Beach Boys

Small Faces

Donovan

Who

Easybeats

Jimi Hendrix Experience

Move

Cream

Moonkees

Trermeloes

Cat Stevens

Sandie Shaw

Manfred Mann

Turtles

 

 

LP USA
Greatest Hits

 
Single Allemagne
 
   
Single Italie
 
   

LP US
Little Games

 
 
   
Affiche tournée US
 
   
    LE CLOWN RIT, LES AUTRES MOINS
   

Durant mai et juin, nouvelle tournée anglaise. Ils retournent au studios Abbey Road pour enregistrer un nouveau simple. Most ne prend aucun risque, il leur fait enregistrer à destination du marché US un chanson connue, "Ha Ha Said The Clown". Lancée par la machine à hits toujours bien huilée, Manfred Mann, elle fit un score très honorable en Angleterre et dans le reste de l'Europe. Evidemment le risque n'est pas grand d'essayer d'en faire un hit aux USA, ce qui n'a pas été le cas de la version originale. Pour l'image de marque des Yardbirds, on peut pas vraiment dire que ce choix soit excellent. Enfin les dés sont lancés et même s'ils sont pipés, la chanson est enregistrée. Encore une fois le producteur fait appel aux musiciens de studio, comme si les membres écartés n'avaient pas prouvés qu'ils étaient capables de créer des choses autrement plus compliquées. La seule consolation, c'est qu'on peut trouver leur version supérieure à l'originale, nettement plus rageuse. Malgré tout elle montera quand même dans les hits américains en faisant six places de mieux que le single précédent, ce qui reste un succès moyen. A l'intérieur du groupe, la situation commence à évoluer de manière négative. Il est clair que depuis la venue de Most, les mise à l'écart de l'un ou l'autre dans les studios, les Yardbirds ne forment vraiment un tout que sur scène. Il y en a surtout deux qui sont plus insatisfaits, Relf et Mc Carty. D'une part ils sont toujours très liés musicalement et de l'autre ils envisagent l'assimilation de nouveaux sons comme une démarche nécessaire à l'évolution du groupe. Ils sont aussi certainement plus mystiques, chose assez courante à ce moment là. Page et Dreja sont plus modérés, pour l'instant, dans leurs prétentions évolutives. Page, plus spécialement, a encore un peu la vie de studio qui lui colle aux baskets. Il se contente de faire ce que lui dit, toujours très bien, mais il en est malgré tout tributaire. Il n'a pas le même passé que les autres, eux qui ont mené le groupe à ce qu'il est. Pour l'instant, la vie continue, mais de plus en plus, les dissentions viendront balayer l'unité. suite