PENDANT CE TEMPS | HUITIEME PARTIE - UN INGENIEUR NOMME ROGER | ||||||
Ce qui précède est un prélude à ce qui va devenir le premier véritable album studio du groupe. Après l'aventure des studios américains, son enregistrement est recentré dans les studios Advision à Londres, fin mai, début juin 1966. L'idée de base est une participation de chacun dans sa conception. Bien sûr tous sont musiciens, mais il est aussi fait appel aux talents extra-musicaux dans différentes spécialités. Jim Mc Carty est plutôt un littéraire, c'est lui qui sera chargé du texte au verso. Son commentaire ne sera pas dénué d'humour (anglais). Chris Dreja, lui, est plutôt l'oeil artistique de la bande, il fera donc le dessin de la pochette. Paul Samwell-Smith persévère dans son rôle de businessman, il sera producteur, avec l'aide de Napier-Bell. L'écriture des chansons sera une collaboration totale entre eux. Il n'est pas prévu de donner un titre générique. Il naîtra album sans titre, mais qui finira par en avoir un, attribué en quelque sorte de force par les fans. L'exemple le plus connu est le double LP des Beatles devenu le "White Album". Ici, il deviendra "Roger The Enginer", le nom du personnage qui figure sur le dessin de la pochette, en fait Roger Cameron, l'ingénieur du son. Dans la mémoire visuelle collective des pochettes de disques, il figure certainement dans le Top 100 de ceux identifiables facilement, bien que le dessin figure essentiellement avec le pressage anglais. Par contre, il est certainement dans le Top 20 des classiques rattachés aux sixties, pas tellement pour les ventes, mais le contenu. Enregistré simplement sur un équipement quatre pistes, il donnera sa couleur principale au contenu. Il est une chose primordiale à savoir sur son contenu. Il y a une grande différence entre la version mono et celle stéréo. Ce sont presque deux albums différents, tellement ils "sonnent" chacun à leur manière. Certains titres, auront selon les éditions une durée et une interprétation typique. L'album s'ouvre sur "Lost Woman" un blues rapide et une mise en forme définitive de "Someone To Love" qui fugurait dans les sessions de la fin de l'année précédente. Dans une mouture à peine différente de celle du single, "Over Under Sideways Down" , constitue l'appel commercial du LP. Très inspiré d'Elmore James, "The Nazz Are Blue", à première écoute, peut sembler un rien bizarre. C'est normal, il est chanté par Jeff Beck. Sa voix colle d'ailleurs très bien à ce désormais classique de leur discographie. Très différent, "I Can't Make Your Way" se rapproche beaucoup de ce qui se faisait à l'époque par les groupes rivaux comme Creation, qui exploraient de nouvelles voies pour une musique, pas encore pop, mais typiquement britannique. Un bluesman qui a beaucoup inspiré le mouvement de la renaissance du blues, sauce à la menthe, est sans aucun doute Slim Harpo. Tout le monde se rappelle de "I'm A King Bee" via les Rolling Stones et de "Got Love If You Want It" accaparé par les Yardbirds, les Kinks et un tas d'autres, sans oublier la version déguisée des High Numbers, futurs Who, en "I'm The Face". Slim Harpo fait justement en fin 1965, un retour assez conséquent dans les charts US avec "Baby Scratch My Back". Cette fois-ci ce sont les Yardbirds qui s'accaparent de ce titre pour en faire "Rack My Mind", qui deviendra en quelque sorte plus écouté dans leur interprétation, au point de faire croire que c'est eux qui l'ont inventé de toutes pièces. Il faut bien admettre que, guitare de Beck à l'appui, il était fait pour entrer dans l'histoire. Assez étrange dans leur discographie, "Farewell" est un titre lent qui fait surtout appel au piano et aux choeurs. A cette époque, on commençait à découvrir au fil des albums, des plages qui détonnaient complètement dans ce que l'on pourrait classer comme une interprétation traditionnelle. Parfois truffés de bruitages comme le "Tobacco Road" des Blues Magoos, il est fait appel aux sons bizarres. Les Yardbirds explorent cette tendance avec "Hot House Of Omagararshid", une teinte de musique arabe dans son esprit. Ce n'est pas vraiment un titre chanté, mais des effets vocaux et un bruit d'eau en train de bouillir, assaisonné de la guitare de Beck qui grince au long du titre. C'est vraiment le titre le plus étrange du lot, mais aussi un avertissement précurseur de la suite du programme, de ce que le futur nous réserve au niveau musical, dans un conception abstraite. Le "Jeff's Boogie" suit et remet tout le monde dans l'ambiance des amplis saturés et du bouton de volume tourné à fond. Intitulé ici, "He's Always There" c'est l'interprétation définitive, comme "What Do You Want", des travaux de studio précédents. Si le premier est très personnel dans sa conception, le second n'est pas sans rappeler le classique "Who Do You Love" de Bo Diddley. La titre le plus tranquille est sans aucun doute "Turn Into Earth", un retour vers la musique grégorienne à l'ambiance assez prenante. Paul Samwell-Smith en produira une cover pour Al Stewart, un peu plus tard. Presque de même inspiration dans sa première moitié, "Ever Since The World Began", au rythme pesant et appuyé est en quelque sorte le chanson à texte de l'album. Chanson sur le pouvoir illusoire de l'argent. Par contre dans sa seconde moitié c'est plus un gospel entrainant, terminant cette production. A sa parution, elle fut plutôt bien acceuillie et se vendit suffisamment pour monter dans les charts anglais en vingtième place. Le plus intéressant reste l'impact que cette musique a eu auprès de admirateurs et des imitateurs, spécialement les groupe de garage américain. Bon nombre de ces titres sont devenus des classiques constamment revisités. suite |
|||||||
ON ECOUTE Pretty Flamingo Daydream Sloop John B Homeward Bound Somebody Help Me I Put A Spell On You Soul And Inspiration Paint It Black Monday Monday Wild Thing Sorrow When A Man Loves A Woman ON PARLE D'EUX Manfred Mann Lovin' Spoonful Beach Boys Simon And Garfunkel Spencer Davis group Alan Price Set Righteous Brothers Rolling Stones Mamas And Papas Troggs Merseys Percy Sledge
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||
|
|||||||