La sucette psychédélique
des Blues Magoos
 
  Personnel: Emil "Peppy" Thielhelm (chant, guitar); Ralph Scala (chant, orgue); Mike Esposito (guitare solo); Ronnie Gilbert (basse); Geoff Daking (batterie).

Les Blues Magoos, un des premiers groupes psychédéliques américains a remporter une bataille dans les charts US avec leur tube, le désormais classique, "We Ain't Got Nothin' Yet". Leur histoire commence en 1964 avec la réunion de trois des membres originaux, Scala, Gilbert, Theilhelm et deux compères, dans la banlieue de New York. Après quelques essais musicaux, ils prennent en 1966 le nom de Bloos Magoos et se produisent dans les boites du fameux Greenwich Village. Ils sont signés par Verve Folkways et produisent un simple, sans succès, dans un style folk-rock très à la mode avec l'avènement d'artistes comme les Turtles dans leurs premiers albums, Barry Mc Guire ou encore les Byrds pour les plus connus. Pour le petit label Ganim il produisent le simple "Who Do You Love" et une première mouture de "Love Seems Doomed", simple édité en deux versions, sans plus de résultat. L'apparition de Mike Esposito comme nouveau guitariste soliste donne une ampleur dans le style musical du groupe. Ce dernier un ami de Lou Reed, avec lequel il a joué dans un orchestre de collégiens, est plus visionnaire des sons que l'on peut tirer d'une guitare. Un dernier remaniement avec l'inclusion de Geoff Daking à la batterie parachève la formation avec l'ultime changement, Bloos Magoos devient Blues Magoos. Signés par le label Mercury, il mettent en boite une composition originale qui devient vite leur tube de référence: "We Ain't Got Nothin' Yet". C'est un des premiers tubes du genre utilisant tous les artifices propre à la musique psychédélique, effets sonores, échos et autres techniques de studio. La réponse est rapide et la chanson se hisse à la cinquième place des charts nationaux. Le groupe adopte sur scène des tenues vestimentaires très colorées et lumineuses, qui captent la lumière pour donner encore plus d'attrait visuel. Le titre fut également canalisé par les Spectres (futurs Status Quo) pour le marché anglais, sans aucun succès. Plus tard Deep Purple semble s'en être inspiré pour "Black Night". Un premier et désormais classique album est issu sur la réputation du hit "Psychelic Lollypop" (la sucette psychédélique). Sans parler de chef d'œuvre absolu, il contient du matériel intéressant, assez accessible aux amateurs. Le point fort est sans doute une fantastique version de "Tobacco Road", le classique de John D Loudermilk, mis en lumière par les Nashville Teens en 1964. Ce titre fait partie du seul EP édité d'eux en France avec le hit, qui bénéficia de nombreux passages dans le 5à 7 de SLC et entra dans les classements de la revue. On peut qualifier ce titre de petite orgie sonore avec plein de bruitages et d'effets d'instruments trafiqués. C'est un régal. Il y a encore d'autres titres très valables, comme le planant "Love Seems Doomed", voyez les initiales, ou "Gotta Get Away" et "She's Coming Home". J'ai récemment vu une adolescente de 16 ans acheter une copie originale de cet album dans une foire aux collectors. Un peu intrigué, je lui ai demandé pourquoi, elle m'a répondu qu'elle adorait ça et que ce disque faisait partie des disques que son père écoutait quand elle était petite.
Le simple suivant "Pipe Dream"/"There's A Chance We Can Make It" provoque moins d'enthousiasme a sa sortie en 1967. Il se hisse seulement 60 ième dans les charts. Cela n'empêcha pas le second LP "Electric Comic Book" d'être très bien accueilli par la critique. On peut le considérer comme le plus achevé de leurs albums. Sans doute moins voyant au niveau du tape à l'oreille sonore que son prédécesseur, il explore plus profondément la recherche musicale, tout en étant ouvert à la plaisanterie comme les initiales du titre "Albert Common Is Dead" ou le final de l'album qui se termine sur le célèbre jingle des dessins animés de la Warner Bros *That's All Folks". A noter dans le même esprit que le LP précédent une version très trafiquée du célèbre "Gloria" des Them. Une dernière apparition dans les charts avec le single suivant "One by One" et un dernier album pour Mercury "Basic Blues Magoos" (1968), d'une moindre réputation, commence à marquer le pas du succès. A noter que les chansons des albums sont en majeure partie des compositions originales du groupe, cela mérite d'être souligné. De nombreux changements de personnel, deux albums pour le label ABC "Never Going Back To Georgia" (1969) et le double "Gulf Coast Bound" (1970), avec une musique bien différente, non sans charme, marque le point final de la carrière originale. Au fil des ans on retrouvera les membres originaux dans diverses aventures musicales comme Hair, Barnaby Bye, Survivor. Au tournant du millenium, ils se sont reformés pour une série de concerts, très acclamés, ravivant une flamme qui ne s'est jamais vraiment éteinte.
Bien des années après, la musique des Blues Magoos reste fraîche et ne paraît pas ringarde. Leur plus grand mérite reste sans doute ce psychédélique d'un abord tout à fait possible, sans pour autant sombrer dans la facilité de la mode. Ils ont sans doute montré la voie à de nombreux teenagers d'alors qui sont devenus des accros de cette musique en explorant les mille et une facettes de ces sons qui restent , sans appel, un des plus importants mouvements musicaux de 20 ème siècle au niveau de l'évolution et de la recherche.

Discographie originale

Simples US
Verve 5044 So I'm Wrong And You're Right/ People Had Two Faces 1966
Ganim 100 Let Your Love Ride/ Who Do You Love 1966
Ganim 100 Let Your Love Ride/ Love Seems Doomed 1966
Mercury 72622 (We Ain't Got) Nothin' Yet/Gotta Get Away 1966
Mercury 72660 There's A Chance We Can Make It/ Pipe Dream 1967
Mercury 72692 One By One/Dante's Inferno 1967
Mercury 72707 I Wanna Be There/ Summer In The Rain 1967
Mercury 72729 Life is Just a Cher O'Bowlies/ There She Goes 1967
Mercury 72762 Santa Claus Is Coming/ Jingle Bells 1967
Mercury 72838 I Can Hear The Grass Grow/ Yellow Rose 1968
ABC 11226 Heartbreak Hotel/ I Can Feel It 1969
ABC 11250 Never Goin' Back To Georgia/ I Can Feel It 1969
EP France
Mercury 126221 MCS (We Ain't Got) Nothin' Yet/ Tobacco Road/
Love Seems Doomed/ I'll Go Crazy 1967
Albums US
Mercury 61096 Psychedelic Lollipop 1966
Mercury 61104 Electric Comic Book 1967
Mercury 61167 Basic Blues Magoos 1968
ABC 697 Never Goin' Back To Georgia 1969
ABC 710 Gulf Coast Bound 1970

   

Le seul EP en France
avec le commentaire du verso

Le rare single sur Verve  
Psychedelic Lollipop, le LP de 1966
Electric Comic Book de 1967

VIDEOS DES BLUES MAGOOS
WE AIN'T GOT NOTHIN YET en playback


Excellent!!! TOBACCO ROAD EN LIVE

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Les éditions originales du second LP
contiennent cet insert