LA PRECISION SUISSE AU SERVICE DES COLLECTIONNEURS

     

En fouillant dans une brocante ou puces de la belle Helvétie, il est assez rare de trouver un disque labellisé "Made in Switzerland". Et pourtant la matière première ne manque pas. Un collectionneur suisse parmi les plus mordus et éminents, Philippe Bachelin, s'est "amusé" à répertorier ce que les artistes locaux ont enregistré dans leur pays ou sont allés à l'étranger, notamment l'Allemagne et la France, concrétiser leur musique en vinyle. Les plus célèbres, assez peu en fait, on débordé les frontières à diverses époques. Sous l'ère du microsillon apparu dans les années cinquante quelques noms gagnèrent une certaine notoriété à défaut d'une vraie renommée internationale. Lys Assia qui remporta le premier concours de l'Eurovision avec "Refrain" en est un exemple. La partie germanique du pays, territorialement plus étendue, produira bien plus de tentatives que les parties francophones et italiennes. Très souvent pour des questions de langue, un artiste populaire d'un côté est ignoré par l'autre. Quelques artistes dans la vague yéyé, réussirent malgré tout à dépasser les frontières. Du côté francophone, Larry Greco fut le premier avec "Mary-Lisa" à faire un tube en France. Les Aiglons avec leur instrumental "Stalactite" vendirent un nombre incroyable de disques à travers l'Europe. Les Faux Frères furent aussi des bons vendeurs, sans doute plus sur le plan national qu'international. La Fribougeoise Arlette Zola, l'air de rien, fut assez populaire sur les ondes de la fameuse émission "Salut les Copains". La particularité de ces artistes est d'avoir signé avec un label étranger, s'assurant un promotion digne de ce nom.
Du côté germanique, on ne peut ignorer le nom des Sauterelles, surnommés les Swiss Beatles, incontestablement le groupe le plus populaire dans les années soixante et plus tard Stephan Eicher ou encore Yello connus au delà des frontières.
Quelques unes des grandes compagnies internationales avaient un pied à terre en Suisse, notamment Decca, Barclay, Philips, Polydor, EMI avec Columbia. Elles eurent un catalogue national et, ou, firent des pressages typiquement destinés au marché de la Suisse. A côté de cela, quelques marques furent des créations exclusivement locales. Le label le plus légendaire reste le fameux Layola, très branché sur la musique beat ou garage des sixties. Le groupe phare maison, les Sevens, ainsi quelques autres, sont des musts pour les collectionneurs du monde entier. Dans cette cathégorie on peut aussi ranger, bien qu'enregistrant pour d'autres labels, les Dynamites, les Slaves, ces derniers ayant enregistrés trois disques d'une saveur exceptionnelle pour les amateurs de musique inspirée d'une tendance r'n'b telle qu'elle fut partiquée par les Rolling Stones ou les Pretty Things à leurs débuts. Quelques autres maisons de plus ou moins grande importance ou amateurs sont connues des collectionneurs comme Eurex, Star, Evasion, VDE, Splendid.

Dans ce livre, le propos de l'auteur a été de rassembler tout ce qui existait, à sa connaissance et celle de ceux qui l'ont aidé, depuis l'apparition du microsillon dans une mouvance, variétés, rock, beat, pop à l'exclusion de la musique folklorique version locale ou classique. Ceci englobe tous les artistes ayant enregistrés en Suisse pour le compte d'une maison suisse ou les nationaux ayant enregistrés pour le compte d'un label étranger. Les 45 trs simple et EP sont recensés, mais pas les albums. Plus de 3500 disques sont reproduits avec leur pochette, le tout en couleurs, sur 280 pages, par ordre alphabétique et une impression de grande qualité.
C'est un travail gigantesque, fait de passion, de persévérence, de rencontres avec d'autres collectionneurs et une mine d'or pour les amateurs. Que ceux qui croyaient tout connaître de la Suisse sous son aspect musical et disques de collection vont pouvoir découvrir l'étendue réelle de leur savoir et pour les autres devenir des érudits.

Bravo Mr Bachelin et merci encore!!!

 
   

 

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Philippe Bachelin